Le baiser d'Isabelle

Ça y est, j'ai fini de lire le livre que j'ai commandé sur un site de vente aux enchères il y a quelques mois... Je ne suis pas longue à la détente, non non, mais j'ai eu quelques priorités, comme le dernier Marc Lévy dont je parlerai plus tard...

Donc, le baiser d'Isabelle sous-titré l'aventure de la première greffe du visage et écrit par Noëlle Chatelet, qu'est-ce que c'est?

J'aurais envie de te dire: tout est dans le titre. On se souvient tous du JT annonçant la première greffe partielle de la face (ce mot peut paraître choquant mais c'est le terme médical) à savoir le triangle nez bouche menton.

Au delà de l'exploit, c'est littéralement une aventure humaine qui nous est présentée, comment les équipes des CHU d'Amiens et de Lyon ont travaillé main dans la main et ont soutenu Isabelle.

A travers ce livre, on rentre dans les coulisses d'un acte prodigieux, inédit jusqu'alors. Les questions déontologiques et éthiques sont présentes et ramènent à notre propre questionnement: serais-je prêt(e) à répondre oui si on me demandait de donner mon visage après ma mort? Serais-je prêt(e) à accepter de donner le visage d'un de mes proches défunt?

J'ai posé la question à mon entourage et la même réponse ressort souvent: les organes comme le coeur, les reins, c'est l'intérieur, ça ne se voit pas, mais le visage, c'est l'identité de la personne, c'est son âme, comment donner l'âme d'une personne qu'on aime?

Dans ce récit, Isabelle n'est pas présentée comme une victime, l'auteur ne la plaint pas au fil des pages. Isabelle est présentée comme une personne humaine avant tout, avec ses failles mais aussi et surtout ses forces, ses questionnements, ses doutes. Isabelle, c'est toi, c'est moi, c'est tout le monde. Isabelle, c'est l'avenir: le sien d'abord, mais aussi celui de tous les dévisagés qui ont vu en cette greffe un espoir en un futur meilleur.

Un très bon bouquin donc, avec néanmoins quelques longueurs, mais surtout une aventure hors du commun et bien plus noble que ce que la presse à scandale a bien voulu en dire.